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Channel: Des rives orientales » Kinmen
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Au clair de la Lune et du divin Fongshihye…

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Ce fut l'un des moments fort des célébrations du centenaire de la République de Chine (ROC) à Taïwan. Parmi les 10 grands événements au programme cette année, le séjour de près de deux semaines de jeunes de plus de 100 pays dans des familles d'accueil de toute l'île, s'est terminé le 24 par un "Farewell Banquet" organisée au Grand Hotel, imposante bâtisse de style chinois construite sur les hauteurs de Taipei.

©Eric Rechsteiner

Entre un spectacle de majorettes et une performance de percussions africaines menée de main habile par le Guinéen Karamoko Camara, en passant par d'émouvantes danses aborigènes, le ministre en charge des affaires culturelles Emile Chihjen Sheng a salué les visiteurs et leurs hôtes et les appelés à devenir "les ambassadeurs de Taïwan à travers le monde".

©Eric Rechsteiner

Un appel en forme d'espoir, car à l'ombre de la grande Chine, Taiwan manque cruellement de visibilité. Ainsi la cérémonie pour la paix, organisée le 23 août sur l'île de Kinmen (金門) en présence du président Ma Ying-jeou et du Prix Nobel de la paix sud-africain Frederik de Klerk n'a guère suscité d'enthousiasme médiatique.

Le président Ma Ying-jeou et le Nobel Frederik de Klerk sur le point de faire sonner la cloche de la paix ©Eric Rechsteiner

Kinmen se situe pourtant à une dizaine de kilmètres de la Chine continentale et fut l'un des points de tension parmi les plus chauds de la Guerre froide. Dans son paysage verdoyant se distingue encore d'importantes installations militaires, forts, bunkers, points de contrôle... qui dissimulent parfois de vastes tunnels comme celui de Jhaishan, creusés avec difficulté dans la roche granitique et au niveau de la mer pour abriter des bateaux en cas de bombardement.

©Eric Rechsteiner

Les entreprises locales jouent beaucoup sur ce passé militaire. La société Maestro Wu a ainsi développé une activité de fabrication de couteaux à partir des obus tirés sur l'île. L'occasion de se rappeler que le 23 août n'a pas été choisi au hasard par Taipei pour la "Peace Ceremony". Le même jour en 1953, la Chine communiste commençait un bombardement qui devait durer 44 jours. Au total, ont calculé les autorités, 479 554 obus sont tombés sur les 150 km² de Kinmen.

©Eric Rechsteiner

Aujourd'hui, le calme règne. L'île, "un lieu important pour les deux rives du détroit de Formose", selon le président Ma, n'est plus le bunker qu'elle était, interdite aux civils, peuplée quasi-exclusivement de quelque 250 000 soldats, le plus souvent des appelés qui rêvaient pourtant de ne pas se retrouver là.

S'il demeure aujourd'hui une garnison de 20 000 soldats, sur une population de 500 000 personnes, Kinmen est plus arpentée par les cars de touristes - souvent venus du continent - que par les chars et les camions militaires. Ici, on vient déguster le Kaoliang (高粱), alcool local à 58 degrés en moyenne, et profiter des chambres d'hôtes aménagées dans les maisons traditionnelles restaurées des villages, comme celui de Chuei-tou. Le tout sous l'oeil goguenard de la divinité locale, le viril et vénéré Fongshihye (風獅爺).

Under moolight and divine Fongshihye...

Among the dozen of big events organized this year in Taiwan for the Centenial of the Republic of China (established in 1911 in mainland China), one of the most exciting ended on August 24 with a "Farewell Banquet" at the Grand Hotel, a Chinese-style huge building established on Taipei's heights. The event was held at the end of a two weeks Homestay program, which saw young people coming from more than 130 countries living at home, with Taiwanese families from all over the island.

During the Banquet, between a cheerleader performance and an aborigene danse performance, Taiwanese minister for Cultural Affairs Emile Chihjen Sheng praised young foreigners and host families for the success of the operation. He also asked visitors to become "ambassadors for Taiwan in the world".

A kind of call more than important for Taiwan. With only diplomatic relations with 23 countries, the island suffers to attract some attention from a world still captivated by the huge and powerful Popular Republic of China.

In that context, it is no surprise the Peace Ceremony held on August 23 on Kinmen Island (金門) was only covered by local media, despite attendance from president MaYing-jeou and South-African Nobel Price Frederik de Klerk.

Yet the island, located at around 10 kilometers from mainland China, used to be one of the hottest spots during Cold war. Visiting Kinmen means going along big forts, bunkers or old military checkpoints which sometimes hide huge tunnels digged with difficulties in the granit rocks for protecting people and material in case of bombing. For president Ma, "Kinmen remains an important place for both sides of Taiwan Strait".

Local businesses are using this heavily armored past. Maestro Wu company is making knives from shells shot during the 50s by China People's Army. And the Peace Ceremony is held on August 23 because the same day of 1953, communists started 44 days of bombing on the island. 479 554 shells fell on Kinmen...

Despite the omnipresence of this military past - the island used to be forbidden for civilians - and a 20 000 men garrison - against 250 000 during Cold war -,  Kinmen is today very tourist-oriented.  Funnily, most of the visitors are coming from mainland China. They are here to taste the famous Kaoliang (高粱), a local alcohol celebrated in all Taiwan, and to enjoy stays in restaured traditionnal homes in villages like Chuei-tou. All of that under mocking eye of local deity, the viril and venerated Fongshihye (風獅爺).

©Philippe Mesmer

 


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